En 2017, j’ai fait la connaissance d’un chanteur à la voix magnifique. Il m’a demandé 2 textes. Les voilà. 

Les 2 chansons ont été enregistrées, mais jamais publiées : je m’étais disputé avec ce pachyderme énergumène.

Le grand Artiste hurle en silence.

(…) Si le Ciel nous laissa comme un monde avorté,

Le juste opposera le dédain à l’absence

Et ne répondra plus que par un froid silence

Au silence éternel de la divinité

(Alfred de VIGNY, 1862)

Le monde il est pas né

Le Ciel a fait une fausse couche

Et puis le juste il relève le menton

Il relève son col raide

Il avale son parapluie

Pis d’abord il boude, na

Et puisque Dieu ne dit rien

Il ne répond pas.

Mais Dieu parle, pourtant ! Non, il ne se tait pas

Tant d’hommes l’entendent ;

Des jeunes meurent avec sa Parole sur la tempe

Les gosses boivent de la soupe au cresson

En criant aux étoiles ;

Dieu appelle le vieillard qui meurt et l’enfant

Qui meurt aussi parce qu’Il ne peut s’en passer auprès de Lui.

Il parle par la voix d’Isabelle quand elle chuchote

Quand elle connaît dans l’instant présent l’éternité.

Dieu parle aux barbus et aux nattés :

Il leur hurle tu ne feras point tu puniras interdit de

Dieu aime qu’ils meurent dans leur cage translucide

Dieu aime les faire mourir.

Et puis tiens, Dieu parle dans la beauté

Dieu chante dans le bonheur

Dieu est là, espiègle, dans le vrai Amour

Et puis d’abord, Dieu est peintre.

Le grand Lao dit de l’artiste :

Qu’il produit sans s’approprier,

Son oeuvre n’est pas à lui :

Qu’il agit sans rien attendre

Comme un musicien sans ventre.

Qu’il est un aristo un peu dédaigneux ;

Son oeuvre accomplie, i ne s’y attache pas,

« Cette toile, c’est pas moi !! »

Et… Et puisqu’il ne s’y attache pas,

Eh bien, son oeuvre restera.

Dieu parle en images sepia,

Dieu est un chanteur d’opéra.

(M.Ch.)

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